Après avoir constaté la marginalisation des amazighs au sein du « comité des soixante » chargé de la conception du projet de la future constitution libyenne, ainsi que l'exclusion des amazighs et le refus de constitutionnaliser l'amazighe en Tunisie, et après un gel de l'officialisation de l'amazighe qui a duré deux ans et le refus du gouvernement et du parlement marocains de sa mise en œuvre, en plus d'un ensemble de faits qui constituent un recul quant au processus démocratique au Maroc et dans les pays d'Afrique du nord, nous déclarons à l'opinion publique amazighe et international ce qui suit :
· Notre soutien absolu et notre solidarité inconditionnelle avec les amazighs de Libye suite à leur décision de retirer leurs représentants du Congrès national libyen et de déclarer qu'ils ne sont pas concernés par le « comité des soixante » qui se chargera de la conception de la future constitution libyenne. En outre, ils ont dénoncé toutes les parties libyenne qui violent les principes de démocratie, les chartes internationales des droits de l'homme et les principes de la révolution du 17 février ; lesquelles parties œuvrent pour la réinstauration de la politique raciste arabiste que le dictateur Kadhafi menait contre les amazighs. Et nous appelons tous les amazighs du monde à se positionner au côté des amazighs de Libye dans leur nouvelle contestation pour revendiquer leur droits justes et légitimes ;
· Nous dénonçons l'ignorance de l'amazighité en Tunisie ainsi que son exclusion du projet de la future constitution tunisienne et nous estimons que la non reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle en Tunisie porte atteinte aux principes et valeurs qui sont à la base de la révolution tunisienne, entrave l'édification d'un Etat démocratique stable et viole le principe d'égalité entre citoyens qui figure dans le projet de la future constitution tunisienne. En fait, la négation des citoyens amazighs en Tunisie fait de cette dernière un Etat qui consacre la discrimination raciale contre les amazighs ;
· Nous appelons les amazighs de l'Azawad à boycotter les élections que le Mali organise sur leurs territoires et nous leur réaffirmons notre soutien jusqu'à l'obtention de toutes leurs revendications légitimes. Outre nous considérons qu'imposer une solution politique grâce aux armes françaises au profit de l'Etat du Mali ne peut mener aucunement à la stabilité de la région. Nous pensons que la solution est inhérente à la satisfaction immédiate de toutes les revendications légitimes des amazighs de l'Azawad, conformément aux chartes internationales des droits de l'homme ;
· Nous dénonçons le racisme du gouvernement algérien, sa poursuite de la violation des chartes internationales des droits de l'homme et son ignorance des recommandations des organisations des Nations Unies relatives qui rendent justice aux amazighes. Nous nous élevons contre le régime militaire algérien qui continue à réprimer les amazighs, en refusant l'officialisation de la langue amazighe dans la constitution algérienne, en interdisant les prénoms amazighes et en refusant d'intégrer l'amazighe dans les différents domaines de la vie publique. Nous dénonçons également le favoritisme de l'Etat algérien de certaines communautés arabes contre les amazighs du Mzab, particulièrement dans la ville de Ghardaïa qui est le théâtre de plusieurs attaques racistes contres les amazighs depuis des années ;
· Nous considérons le report continu et l'absence d'initiative en matière de mise en œuvre du caractère officiel de l'amazighe au Maroc, durant une année et demi de la vie du gouvernement et du parlement actuels marocains, comme action voulue par le gouvernement et le parlement et nous imputons la responsabilité entière, dans ce domaine, aux partis politiques qui composent le gouvernement. En outre, nous affirmons que l'interdiction de parler en amazighe au parlement marocain durant une année et l'absence de traduction, constituent une discrimination raciale avalisée par tous les groupes parlementaires. Et nous saluons tou(te)s les député(e)s marocains qui ont dénoncé cette décision raciste et ont agi, de plusieurs manières, pour la mise en œuvre de l'officialisation de l'amazighe au Maroc; · Nous imputons la responsabilité de la continuation de la spoliation des terres des tribus amazighes au Maroc au gouvernement et au parlement marocains qui sont habilité à modifier les lois qui sous tendent la spoliation et qui remontent à la période coloniale ;
· Nous dénonçons l'assassinat d'un jeune marocain dans la forêt d'Ajdir à Khénifra par balles, tirées par des gardes forestiers et nous demandons au Ministre de la justice d'ouvrir rapidement une enquête et punir les responsables. Nous demandons aussi le limogeage du Haut Délégué des Eaux et Forêts.
· Nous demandons à tous les amazighs libres du monde ainsi qu'à leurs organisations autonomes et diverses de se mobiliser pour contrecarrer les complots qui se trament contre les amazighs en Tamazgha (Afrique du nord), en ce moment historique décisif que traverse la région.