Comme il a été déclaré, des centaines d'activistes amazighes se sont rassemblés devant la Palais des Congrès de la ville de Marrakech et ont organisé un sit-in de protestation, à partir de 11H30, le matin du samedi 29 novembre 2014/2964, pour ensuite se diriger, vers 12H30, dans une marche de protestation en direction de la grande tente du Forum Mondial des Droits de l'Homme à « Bab Jdid », près de la place « Jamaâ Lfna ». Mais les forces de sécurité marocaine, tous types confondus, étaient présentes, de manière impressionnante, et ont empêché les Amazighes de continuer leur marche, sous prétexte qu'elle est interdite.
Après l'intervention des agents de sécurité, qui se sont organisés sous forme de rempart, composé d'éléments de sécurité, en uniforme civil, pour obliger, de force, la marche de protestation des Amazighes à s'arrêter, les organisateurs de la marche sont entrés dans un échange avec les responsables de la sécurité marocaine qui ont tenté de provoquer les manifestants, les menaçant de faire recours à la force pour les disperser. Bien plus, un responsable sécuritaire, a donné ses ordres aux forces de sécurité, pour qu'elles se rassemblent pour réprimer les Amazighes. De même, des éléments de la sécurité, en uniforme civil, présents en force, ont subtilisé la banderole d'un activiste amazighe, en l'occurrence Rachid Zennay, sur laquelle il est écrit : « Le Roi est également responsable ? » et l'ont emportée. Fait qui a poussé les organisateurs de la protestation, exaspérés par les provocations des responsables de sécurité qui les ont empêchés de parvenir au siège du Forum Mondial des Droits de l'Homme, de décider de rompre leur protestation et à se déplacer en groupe épars, en direction de « Bab Jdid », siège de la grande tente du Forum Mondial des Droits de l'Homme, avant qu'ils n'y organisent un autre sit-in de protestation, aux environ de 13H30.
Et comme ce fut le cas lors des protestations des amazighes devant le Palais des Congrès, des centaines d'éléments de police, des forces de lutte contre le vandalisme ainsi que des policiers en uniforme civil, se sont rassemblés devant les dizaines de leurs voitures, pour cerner la protestation des Amazighes devant Le Forum Mondial des Droits de l'Homme, de tous les côtés. Outre, des instructions ont été données aux agents de sécurité, à l'entrée de la grande tente du Forum Mondial des Droits de l'Homme, pour empêcher tous ceux qui n'ont pas de badge, ou qui brandissent le drapeau amazighe ou tout autre symbole amazighe, d'entrer aux stands de la grande tente du Forum Mondial des Droits de l'Homme, lesquels stands hébergent en son sein, une exposition qui est resté ouverte, durant le Forum, même pour les non participant au Forum.
Les Amazighes, lors des deux sit-in qu'ils ont organisé devant le Paalis des congrès et devant le siège du Forum Mondial des Droits de l'Homme, ont scandés des slogans qui dénoncent le racisme et la ségrégation linguistique et culturelle dont ils sont l'objet les Amazighs durant plus d'un demi siècle, la spoliation de leurs terres, l'exploitation de leurs richesses et la continuité de l'incarcération des militants du mouvement culturel amazighe Hamid Ouâdouch et Mustapha Oussaya, à la prison de Toulal dans la ville de Meknès, ainsi que le refus de l'Etat marocain de consacrer leurs droits économiques, et sociaux et répondre aux revendications des Amazighes d'Imider qui organisent des sit-in, depuis trois ans, considérés comme les plus longs sit-in dans l'histoire du Maroc.
Les manifestants amazighs ont également scandé des slogans qui dénoncent la politique du Makhzen marocain contre eux et contre leurs tribus et régions, ainsi que contre les pertes catastrophiques dues aux dernières inondations, en terme de décès et de pertes de biens des Amazighes, en raison de l'indifférence de l'Etat quant à son intervention en plus de sa marginalisation de ces régions durant des décennies. Fait qui explique l'absence d'infrastructures nécessaires à leur protection contre les catastrophes naturelles telles les inondations. Par la suite, les manifestants amazighs ont observé une minute de silence à la mémoire des âmes des victimes des dernières inondations au Maroc.
Suite à cela, des allocutions, qui ont traité de la réalité des amazighes et de l'amazighité, ont été distribuées aux présents et aux activistes des cadres amazighes qui ont participé à la protestation ainsi qu'aux délégués des terres collectives, et aux représentants de tribus amazighes dont les terres ont été spoliées. En outre, des lettres ont été adressées à l'Etat marocain et aux participants au Forum ; lesquelles lettres confirment, selon les participants, que les Amazighes sont objet de segrégation, de répression, de spoliation de leurs biens et de la main basse sur leurs terres, et à une poursuite judicaire et à leur arrestation pour des raisons fictives.
A la fin de la protestation, il a été procédé à la lecture du communiqué de protestation amazighe à Marrakech, de sorte que les Amazighes achèvent une autre étape qui fait partie des étapes de leur lutte pour leurs droits linguistique, culturel, économique et social. En attente d'un horizon proche des autres luttes, face au refus et aux atermoiements de l'Etat marocain et de ses différentes institutions, à répondre à leurs revendications et à la consécration de leurs droits.
Fait marquant, après la protestation amazighe, devant le Forum Mondial des Droits de l'Homme, le retrait total des dizaines des différentes forces de sécurité du devant du siège du Forum, du fait qu'elles furent organisées e rangées et réparties en groupes qui encerclent les manifestants amazighes, ceci, bien que les manifestations d'autres cadres marocains aient été programmées, à un moment proche de celui où les manifestations amazighes se closent, aux environ de 15H30 d'après midi.
Fait qui mérite d'être pris en considération est que l'Assemblée Mondiale Amazighe, en coordination avec les activistes amazighes de Marrakech ainsi que les cadres amazighes au Maroc, avaient adressé une invitation, avant la tenue du Forum Mondial des Droits de l'Homme, à tous les Amazighes de différents cadres, pour manifester, parallèlement au Forum Mondial des Droits de l'Homme, pour exploiter la présence de milliers de défenseurs des droits humains, de différents pays du monde, ainsi que de centaines de médias internationaux, pour faire entendre la voix des Amazighes et dénoncer la ségrégation, la racisme, la spoliation, la répression et l'incarcération dont les Amazighes sont l'objet.