Conformément aux résolutions de l’assemblée générale tenue le 15 décembre 2006 à Rodha (Tazmalt), le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a tenu son congrès constitutif le 14 août 2007 à Ighil Ali. \" Plus de 350 délégués autonomistes ont pris part à ces assises constitutives \", précise un communiqué du MAK parvenu à notre rédaction. Après l’élection du bureau du congrès, Ferhat Mehenni, porte-parole du mouvement, a entamé son discours d’ouverture, \" prononcé entièrement en kabyle \" en rendant un vibrant hommage à la région d’Ighil Ali qui a enfanté de grands militants de la cause amazighe à l’instar de Taous Amrouche.
Après un bref rappel historique sur le long combat identitaire mené par différentes générations de militants, Ferhat Mehenni a déclaré que \" La Kabylie subit une agression permanente visant à dénaturer son être et à le diluer dans un ensemble informe… L’insécurité est entretenue dans le but de paupériser la région par le désinvestissement, pour, enfin, en faire la proie facile aux marchandages… L’islamisme constitue un vecteur d’agression de la personnalité locale. Le pouvoir veut réussir par la mosquée là où il a échoué par l’école : arabiser \", a estimé le porte-parole du MAK. Lors des séances plénières qui ont suivi ces interventions, les militants du MAK ont débattu des statuts de leur mouvement.
\"Le projet de statuts du MAK \" est le premier chapitre des statuts, dont les autonomistes du MAK se sont focalisés sur \" la Constitution, les objectifs et les moyens du mouvement \". Dans le même ordre d’idées, le MAK précise l’objectif principal de son mouvement, qui consiste à \" arracher par le combat politique un statut de large autonomie pour la Kabylie \", ajoutent les communiqués du MAK. Ce statut de large autonomie est détaillé dans \" le projet d’autonomie de la Kabylie (PAK) et la Charte des droits du peuple kabyle et de la Kabylie \", Dans le PAK et la charte du peuple kabyle, le MAK a mis l’accent sur \" l’identité et la forte personnalité du peuple kabyle façonnées et affirmées au fil des siècles à travers une langue et une culture de la grande famille amazighe, une organisation sociopolitique à nulle autre pareille et un attachement séculaire aux valeurs de liberté, de respect d’autrui et de solidarité avec les autres \", ajoutent ses rédacteurs. Dans le même projet, le MAK définit \" les valeurs qui fondent le peuple kabyle, les définitions, l’autonomie régionale ainsi que les modalités de l’autonomie de la Kabylie \", tenaient-ils à préciser.
Par ailleurs, les délégués autonomistes réunis à Ighil Ali ont défini les frontières géographiques, \" La Kabylie a droit à des frontières administratives reconnues conformes à sa réalité sociolinguistique allant d’Ouest en Est de Tizi-Nat-Aïcha à Ziama Mansouriah au Nord et Djaafra au Sud. Elle juge inadmissible le rattachement de ses territoires à des entités limitrophes où des centaines de milliers de Kabyles sont minorisés et isolés du reste des leurs (Jijel, Sétif, Bordj-Bou-Arreridj, Boumerdès). Les grands centres urbains litigieux, le cas échéant, seront départagés par un référendum (Sétif, Bordj-Bou-Arreridj et Boumerdès) \", a-t-on indiqué. D’autre part, le MAK a ajouté que \" La Kabylie autonome a le droit de défendre les droits moraux et matériels de tous les Kabyles sur le territoire national. La Kabylie a le droit à un statut de large autonomie qui lui donne les pleins pouvoirs dans tous les domaines à l’exception de la défense nationale, de l’émission de la monnaie et, dans une moindre mesure, des affaires étrangères \".
Tous ces documents, Charte du MAK, ainsi que le Projet de l’autonomie de la Kabylie ont été votés par les participants au congrès et les travaux ont été sanctionnés par un procès-verbal du congrès.
Syphax At Uqassi
La Dépêche de Kabylie