GENEVE (Suisse) - Des centaines d’enfants sont recrutés par les groupes armés du Nord du Mali, s’est alarmée vendredi l’UNICEF, appelant toutes les parties à s’assurer que les enfants ne participent pas aux hostilités.
L’UNICEF a reçu des informations crédibles selon lesquelles des groupes armés dans le nord du Mali recrutent et utilisent de plus en plus d’enfants à des fins militaires. Des sources fiables ont déclaré que le nombre des enfants engagés se comptait en centaines et semblait s’accroître, a déclaré un porte-parole de cette organisation des Nations unies à Genève.
En juillet dernier, l’UNICEF avait déjà indiqué qu’au moins 175 garçons âgés de 12 à 18 ans avaient directement été associés à des groupes armés dans le nord, a rappelé ce porte-parole.
Les enfants sont utilisés par tous les groupes armés comme combattants, porteurs, aide-cuisiniers, messagers, sentinelles. Certains se joignent volontairement aux militaires, en raison de la grande pauvreté de leur famille, a déclaré la porte-parole de l’UNICEF à Genève.
Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), occupent depuis fin mars tout le nord du Mali, soit les deux-tiers du territoire.
Par ailleurs le CICR a annoncé augmenter ses opérations d’aide alimentaire à la population malienne, commençant des distributions de rations dans la région de Kidal, dans le nord, dont 36.000 personnes bénéficieront.
Ces distributions réalisées avec l’aide de la Croix rouge malienne ont concerné 120.000 personnes en juillet dans les régions de Gao et Tombouctou, également dans le nord occupé par les islamistes.
Le chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge pour le Mali et le Niger, Jean-Nicolas Marti, a pu se rendre à Gao où il a pu s’entretenir avec des notables de la ville et des responsables des groupes armés présents dans la cité. C’est la première fois qu’un responsable du CICR visite le nord du Mali depuis janvier.
Le CICR y travaille avec l’aide de la Croix rouge malienne. Outre l’aide alimentaire et l’assistance aux prisonniers, il a notamment remis en route des centres de santé, en particulier l’hôpital de Gao, pillé en mars et rendu opérationnel dès avril.