S.O.S Maître .
Quand on est confronté à un gros problème – divorce, licenciement, accident…- il faut souvent trouver de toute urgence un conseiller. Le risque alors grand de frapper à la mauvaise porte : une sommité hors de prix qui aura peu de temps à vous consacrer, un ami d’ami dont vous ignorez le domaine de compétence… alors, pas de précipitation, parmi les 1001 avocats exerçant au royaume, il y en a sûrement qui conviennent le mieux à vos besoins et à vos moyens.
Mais le choix est délicat : les avocats ne font pas de publicité commerciale (c’est interdit, sauf dérogation du conseil de l’ordre) et les plus connus ne sont pas forcément les meilleurs. Quant aux tarifs, totalement libres, ils varient de 1 à 10 et ne peuvent donc pas servir de point de repère.
Toutefois, le bouche-à-oreille est bien sûr la méthode la plus courante. Qui n’a pas un ami avocat ou persuadé d’en connaître « un bon » ? Mais rien ne dit que le « bon » en question saura vous défendre : compétent pour certains dossiers, il peut ne pas l’être du tout pour le vôtre.
Un avocat généraliste fera parfaitement l’affaire si votre problème est classique : (divorce, litige avec un commerçant, loyers impayés…) C’est seulement lorsque le dossier est complexe ou les enjeux financiers importants que vous avez intérêt à vous adresser à un spécialiste. Il sera 25% plus cher, mais vous y gagnerez en temps et en efficacité. Droit des assurances, fiscal, pénal, social ou immobilier, droit des personnes ou maritime, quinze spécialités, divisées en sou-qualifications, sont reconnues par les grands de la profession. Les experts qui s’en prévalent exercent depuis au moins quatre ans dans leur domaine et ont un titre dans la matière ou un champ de compétence voir un savoir-faire précieux acquis dans un autre métier.
Nonobstant, un avocat peut-être compétent, mais débordé. Certains traitent 300 à 400 dossiers par an ! Vous devez donc veiller à ce que le vôtre ait du temps à vous consacrer. Dès la première consultation, demandez-lui les plages horaires où il sera joignable, ainsi que son numéro de téléphone portable. Si par la suite, vous n’arrivez pas à lui parler, c’est mauvais signe !
C’est bien connu, on ne doit rien cacher à son avocat. Si c’est un ami et que lui faire des confidences d’ordre privé vous gêne, adresser-vous à quelqu’un d’autre : un pro capable de prendre ses distances pour analyser froidement votre situation, mais avec qui vous vous sentez suffisamment à l’aise pour établir une relation de confiance. Vous serez moins tenté de l’appeler sans arrêt, au moindre coup de blues. «Choisissez de préférence un défenseur qui vous ressemble (ex- même classe sociale même âge…) ». Pensez aussi à l’image qu’il donnera de vous au tribunal. « Dans une affaire de divorce, la plupart des juges ont tendance à penser que si vous avez les moyens de vous offrir un avocat renommé, vous pouvez payer une prestation compensatoire élevée ». À l’inverse, si votre défenseur est un débutant, vous passerez pour un pingre. Il faut donc trouver le juste milieu.
Quant il y a de l’eau dans le gaz, il ne faut pas hésiter si les relations avec celui que vous avez choisi sont mauvaises. Il suffit de l’en informer par courrier. Il est tenu d’envoyer alors le dossier à son successeur. Sachez toutefois que changer trop souvent d’avocat peut causer quelques soucis. D’abord, cela a un coût : à chaque fois on vous facture les frais d’ouverture de dossier que vous avez déjà payés. Ensuite, vous risquez de retarder la procédure : votre nouveau défenseur doit se plonger dans votre affaire, élaborer une stratégie, ce qui l’oblige parfois à reporter des audiences. Enfin, vous risquez de vous griller dans le milieu. Les avocats ont d’ailleurs une formule amusante quand ils envoient à un confrère un client difficile : « Je ne vois aucun inconvénient et que des avantages à vous transmettre ce dossier. »
mohammed lakhouidam