« Ce qui fait la force des animaux aquatiques, c'est l'eau ; ce qui fait la force des troupes d'une citadelle, c'est la citadelle ; ce qui fait la force des rois, c'est leur armée ; et ce qui fait la force d'une famille, c'est l'union. » Hitopadésa - IXe siècle.
Nous luttons pour nous émanciper d’un régime des plus despotiques du monde. Erigeant la répression et l’antikabylisme en mode de gouvernance, il a fait de la Kabylie une prison à ciel ouvert. Agissant en force d’occupation sur le territoire kabyle, il intensifie sa politique oppressive contre les militants kabyles sans faire de distinction entre indépendantistes, autonomistes ou algérianistes. Son plan diabolique consiste à étouffer tout ce qui est kabyle jusqu’à l’extinction de la Kabylie en tant que Peuple et Nation.
Il n’y a pas mille manières d’agir devant ce vaste plan de musèlement de la Kabylie. Pour endiguer la répression et assurer à notre peuple un avenir meilleur, l’union demeure le seul havre de paix pour la Kabylie. Le devoir patriotique et le bon sens nous recommandent de nous concentrer sur ce qui nous unit au lieu de gaspiller nos énergies dans des polémiques stériles et stérilisantes. Notre patrie attend de nous de faire l’effort nécessaire pour bâtir un consensus kabyle afin de mener le bateau de la liberté à bon port.
Il est temps de prendre conscience que nos convergences sont plus importantes que nos divergences. Cependant, l’absence de dialogue entre les acteurs politiques, culturels, sociaux et économiques kabyles a fait que ce qui nous unit est occulté au profit de ce qui nous désunit. La seule voix possible pour y remédier réside dans notre capacité à transcender nos différences pour en faire une source de force car de la divergence jaillit la lumière.
La culture de l’exclusion est à bannir. Chacun de nous est tenu de faire sa part de concessions en se disant que personne ne détient le monopole de la vérité. Notre force découle de la somme de nos énergies et de nos intelligences qu’il faudra capitaliser dans un esprit de complémentarité au lieu d’une compétition négative et destructrice. La Kabylie a besoin de tous ses enfants. Quelles que soient leurs différences, la contribution de tout un chacun est impérative pour faire avancer notre cause et libérer la Kabylie du joug de l’Etat colonial algérien.
Un peuple uni pour son avenir et déterminé à atteindre ses objectifs dans le respect de la diversité, aucun appareil répressif, oppressif ou idéologique ne peut le détruire.
Tout kabyle digne de ce nom doit œuvrer à la réalisation de l’union des forces vives de la Kabylie. Des appels au rassemblement fusent de partout. Un signe qui nous démontre que le peuple kabyle exige de son élite politique de fédérer ses efforts pour la sauvegarde de la Kabylie.
Qu’attendons-nous pour passer à l’acte ? Osons l’union même si rares sont ceux et celles qui y croient. Ne dit-on pas que la politique, c’est l’art de l’impossible ?
La famille souverainiste est appelée à se refonder pour être à la hauteur de sa mission historique. La force de toute mouvance politique est dans sa capacité à se remettre en question pour faire de ses erreurs des leçons susceptibles de lui éclairer la voie du succès. Faisons l’inventaire de notre combat pour déceler nos faiblesses et y remédier, déterminer nos forces et les consolider. Un débat sincère, démocratique et fraternel s’impose pour enclencher une véritable dynamique de rassemblement qui fera de notre diversité un moteur de notre libération et non pas un handicap. Utilisons nos divergences d’approche comme un prélude à un partage stratégique des missions pour que notre patrie tire profit de chacun de ses acteurs politiques afin d’édifier une Kabylie souveraine, digne, solidaire et unie.
Le feu est dans la maison, la Kabylie nous attend. A cet effet, je joins ma voix à l’appel de l’URK (Union pour une République Kabyle) qui préconise une conférence citoyenne kabyle qui aura pour objectifs:
– Rassembler les diverses sensibilités politiques kabyles ainsi que l’ensemble des acteurs de la société civile pour rétablir et maintenir le dialogue entre kabyles et instaurer un débat serein et fraternel. La Kabylie a besoin de tous ses enfants. Elle revendique le rassemblement de toutes ses forces positives.
– Signer un pacte moral de respect mutuel entre toutes les sensibilités, sans pour autant entraver le débat contradictoire où chacun aura à charge de convaincre l’autre du bien fondé de ses positions, dans une démarche saine et constructive.
– Mettre sur pied des institutions populaires participatives qui auront pour mission de défendre et de protéger les intérêts immédiats de la Kabylie contre les graves nuisances et atteintes du régime algérien.
– Réfléchir à de meilleurs moyens d’impliquer davantage les femmes dans la construction et la prise en charge du destin d’une Kabylie, certes authentique, mais moderne, ouverte sur le monde libre et foncièrement acquise au principe d’égalité et d’équité. Un peuple qui écarte la moitié de sa société est condamné à sombrer dans les ténèbres de l’humanité.
Vive la Kabylie libre, digne, solidaire et unie
Vive le peuple kabyle
Ad yidir ugdud Aqbayli s tduk