Page 1 sur 3
Depuis quelques années, la célébration du nouvel an amazigh (berbère) prend de l'ampleur. Sous différents noms, le plus générique est "yennayer", ce rite est sorti d'une pratique familiale et "discrète" à une célébration marquée par une série d'activités culturelles et artistiques autour de la revendication amazighe.
De ce fait, elle attire l'intérêt des médias nationaux et internationaux. Mais ce calendrier, son origine et les différents rites qui y sont liés demeurent plus au moins inconnus et invitent les chercheurs à multiplier les efforts pour une meilleure connaissance de cette pratique.En même temps l'évolution de la pratique de ce rite et la dimension qu'il a eu après l'émergence du mouvement revendicatif amazigh, ainsi que l'absence d'études approfondies sur ce sujet laissent les portes ouvertes pour toute sorte d'interprétation et de mythification de cette pratique.
Cet article tend à présenter d'abord la notion du temps chez les Amazighs (particulièrement les Amazighs du sud du Maroc connus sous le nom de "Ichlhin") et le lexique utilisé pour nommer les différents moments, les différents rites et pratiques accompagnant la célébration de yennayer, et enfin le processus de réappropriation de ce rit, après l'émergence du mouvement amazigh, pour qu'il soit au service de la revendication identitaire amazighe.
Par Lahoucine Bouyaakoubi