Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) est une ONG internationale ayant pour mission de défendre et de promouvoir les droits politiques, économiques, sociaux, culturels et linguistiques du peuple Amazigh (Berbère), en conformité avec les principes et les instruments du droit international. Le CMA est constitué par des associations qui œuvrent dans les domaines culturel, de développement socioéconomique, de protection de l'environnement et de défense et promotion des droits humains, dans tous les pays de Tamazgha (Afrique du Nord) et dans un grand nombre de pays d’Europe.
Depuis sa création en 1995, le CMA collabore avec les différents organes de défense et de promotion des droits humains des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine et des organisations de la société civile internationale. Dans ce cadre, le CMA participe régulièrement à différents événements internationaux relatifs aux droits humains (conférences internationales, forums, Groupes de Travail, séminaires, etc) et présente devant les Comités d'experts de l’ONU chargés du suivi de l'application des Traités, des rapports alternatifs sur la situation des droits humains, particulièrement dans les pays d'Afrique du Nord. Le Congrès Mondial Amazigh agit en faveur et en soutien de tous les efforts entrepris pour les droits, la paix et le progrès humain.
Conformément à ses statuts, le CMA réunit ses membres en congrès général tous les trois ans. Le dernier congrès (le 4ème) a eu lieu en 2005, dans la ville de Nador au Maroc et le prochain (le 5ème) est prévu du 31 octobre au 2 novembre dans la ville de Meknes au Maroc.
Je rappelle que cette décision d’organiser le 5° congrès au Maroc a été prise après que les autorités algériennes (Wilayas de Tizi et Vgayet) eurent refusé sa tenue en Kabylie. Cela nous a d’ailleurs amenés à réagir par de nombreuses actions mises en œuvre tant au niveau local qu’international : Au niveau local, le CMA a sollicité le directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Wezzu et de la Maison de la culture de Tizi-Wezzu, le directeur de la Maison de la culture de Vgayet, la direction des libertés publiques du ministère de l'intérieur, le médiateur de la wilaya de Tizi-Wezzu, des députés à l'assemblée nationale algérienne ainsi que les Présidents des Assemblées Populaires des wilayas de Tizi-Wezzu et de Vgayet. Ces démarches n’ayant pas abouti, il ne restait plus comme dernier recours, que l'action en justice contre le wali de Tizi-Wezzu, entamée en juin dernier et qui s’est terminée le 3 août 2008 par la déclaration d’incompétence du juge.
Au niveau international, le CMA a interpellé les organes concernés de l’ONU et de l’Union Européenne (Commission et Parlement Européens) sur l’acte arbitraire d’interdiction du congrès des Amazighs en Kabylie.
A présent, le bureau et le comité d’organisation du congrès de Meknes travaillent quotidiennement pour réunir les meilleures conditions du déroulement du congrès et pour sa pleine réussite. A ce jour, je peux vous confirmer que les conditions matérielles du congrès se présentent de la meilleure manière et les demandes d’inscription pour la participation arrivent tous les jours au secrétariat du CMA. Une trentaine de nos invités étrangers (peuples amis et ONG) ont déjà confirmé leur participation. Des représentants de l’ONU, de l’Union Européenne et de quelques ambassades seront également présents au congrès de Meknes.
Concernant la participation des Amazighs d’Algérie, le principal obstacle demeure le même : le fait que la frontière algéro-marocaine soit fermée, oblige les participants d’Algérie à prendre l’avion à un coût très élevé, excessif pour un grand nombre de militants associatifs. Afin de réduire le surcoût supporté par les congressistes d’Algérie et des autres pays de Tamazgha, le bureau du CMA a décidé que les frais de participation et d’hébergement à Meknes seront entièrement pris en charge par le CMA.
En même temps, c’est pour nous l’opportunité de réclamer une fois de plus, la liberté de circulation pour les Amazighs sur leur terre, Tamazgha. A l’occasion de ce congrès de Meknes et en attendant l’ouverture définitive de la frontière algéro-marocaine, le CMA demande solennellement aux chefs des gouvernements algérien et marocain de se mettre d’accord pour permettre aux Amazighs d’Algérie de se rendre au Maroc par la voie terrestre et ce, en application de la Déclaration des Nations Unies pour les droits des peuples autochtones qui stipule dans son article 36 que « Les peuples autochtones, en particulier ceux qui vivent de part et d’autre de frontières internationales, ont le droit d’entretenir et de développer, à travers ces frontières, des contacts, des relations et des liens de coopération avec leurs propres membres ainsi qu’avec les autres peuples, notamment des activités ayant des buts spirituels, culturels, politiques, économiques et sociaux. Les États prennent, en consultation et en coopération avec les peuples autochtones, des mesures efficaces pour faciliter l’exercice de ce droit et en assurer l’application ».