Dans un communiqué publié par l’Observatoire amazigh des Droit et des Libertés, le bureau exécutif de cette association tire la sonnette d’alarme et appelle à une mobilisation massive de toutes les tendances du mouvement amazigh au Maroc pour faire face à un complot dangereux qui se prépare dans les coulisses du Conseil supérieur de l’Enseignement pour enterrer l’enseignement de la langue amazighe entamé depuis 2003.
En fait, depuis quelques mois, le Conseil supérieur de l’Enseignement mène une réflexion sur les méthodes adéquates pour renforcer la maîtrise des langues chez les élèves marocains. Ce Conseil se compose des représentants des partis politiques, des Syndicats et des institutions concernées par le dossier de l’Enseignement au Maroc. Devant l’exclusion des représentants de la société civile amazighe, tamazight est représentée par une seule personne représentant l’Institut royal de la Culture amazighe (IRCAM).
Après plusieurs réunions, il s’est avéré, à partir des positions exprimées par les représentants des partis politiques et des Syndicats, que la tendance générale s’oriente vers le renforcement de l’enseignement de la langue arabe et les langues étrangères. En revanche, la langue amazighe, dont l’expérience d’enseignement commença en 2003 après la création de l’IRCAM, sera la seule victime de la nouvelle stratégie envisagée.
Selon le communiqué de l’Observatoire, le Conseil supérieur de l’Enseignement, qui doit présenter son avis au Roi à ce sujet le mois de juillet 2010, remet en cause les principes et les méthodes de l’enseignement de la langue amazighe mis en place en coordination entre l’IRCAM et le ministère de l’Education nationale depuis 2003. Il s’agit des quatre principes suivants :
- L’enseignement de tamazight est obligatoire. Il a sa note d’évaluation à titre d’égalité avec toutes les autres matières.
- La généralisation progressive de l’enseignement de tamazight sur tous les niveaux et dans toutes les régions du Maroc et pour tous les Marocains.
- La standardisation de la langue amazighe.
- L’enseignement de tamazight avec son alphabet tifinagh.
- Ce sont ces quatre principes que les tendances dominantes au sein du Conseil demandent à revoir et les remplacer par ce qui suit :
- l’enseignement de tamazight doit être facultatif, dans quelques régions et pour les enfants amazighophones.
- L’enseignement des dialectes au lieu de la langue amazighe standard.
- L’enseignement de tamazight en alphabet arabe.
Vu que la prochaine réunion du Conseil aura lieu, les 22-23 février 2010, le mouvement amazigh doit se mobiliser pour faire face à ces nouvelles orientations qui visent l’enterrement définitif de l’enseignement de tamazight, qui est déjà classée par l’UNESCO parmi les langues menacée de disparition d’ici 2050.
Par Amazighnews
(D'après un communiqué en arabe de l'Observatoire amazigh des Droit et des Libertés)