En regardant la photo ci-dessous, on croit qu’on est dans un asays (l’agora) du village d’Ammelen ou dans un mariage à Agrd udad ou à une fête à Sidi Abdeljebbar (région de Tafraout). Ne vous trompez pas, cette scène s’est déroulée en plein cœur de Paris, à Montparnasse, l’un des quartiers les plus prestigieux de la capitale française, au Rez-de-chaussé de la plus grande Tour de la France. Organisée par l’association « Bienvenue chez les Ch’leuhs », une soirée artistique amazighe a eu lieu le 27 mars 2010. Plus de 300 personnes se sont déplacées pour chanter et danser autour de la musique amazighe de Hamid Inerzaf et du groupe Lahbab. Les organisatrices, cent pour cent filles, aspirent rassembler les jeunes franco-amazighs autour de leur identité amazighe via les chants, les danses et la musique des alentours de l’Anti-Atlas.
Mais la grande surprise de la soirée reste la très belle prestation de l’association Ahwach et la danse asdaw, parfaitement présentée par les filles franco-amazighes, originaires du Sud du Maroc. Un ensemble magnifique contenant des gestes guerriers et des sons d’instruments traditionnels qui renvoient à la bravoure amazighe, des voix féminines douces qui lancent des chants rappelant la beauté de Tafraout, Iberkak et Agadir Lhna ou une belle poésie masculine et féminine révélant le génie des ancêtres. Une fois de plus, Ahwach s’impose au cœur de Paris. L’autre fois, il a immigré avec ses gens pour leur surmonter le poids de “l’exile”, la nostalgie du bled, la souffrance de séparation avec les proches et surtout pour remonter le moral des guerriers amazighs participant aux deux guerres mondiales. Aujourd’hui, l’Ahwach immigré l’autre fois, n’est plus ci éloignée. Il est chez lui, et les jeunes franco-amazighes, nés en France, persistent à préserver l’héritage des ancêtres et présente le plus grand hommage à leur mémoire.
Par Amazighnews