Si Hérodote a qualifié l’Egypte comme un don du Nil, on peut dire que le Maroc est le don de l’Atlas. Cette montagne a déterminé le passé du Maroc et son avenir. L’histoire de la montagne en relation avec la société est un travail de grande importance, vu la grandeur de cette chaîne, son emplacement au milieu du pays et son rôle historique, socio-économique, culturel et son implication dans la biodiversité. L’idée de se lancer dans cette étude était venue lors de mon travail dans le cadre d’une étude sur les archives du droit coutumier amazigh ; il y a cinq ans. Le centre de ma recherche était la société de l’Anti-Atlas, particulièrement les tribus des Illalen.
En parcourant la montagne, j’ai observé un attachement remarquable des gens à la montagne malgré l’austérité de cette chaîne. L’aménagement du territoire, du sol, la création des estrades cultivées avec un soin frappant, l’habitation adaptée avec le climat et la géomorphologie de l’espace, tout ça a constitué un ensemble de facteurs qui m’ont poussé à poser la question de la relation de la société marocaine avec la montagne. La gestion de la vie quotidienne des gens de la montagne ne peut être comprise sans prendre en considération la nature montagneuse de l’entourage et de l’espace dont vivaient ces gens. Le droit coutumier, les greniers collectifs (Igoudars) ainsi que le système de la gouvernance de cette société, sa relation avec son entourage et avec le pouvoir central, sont crées et élaborés dans le cadre de l’écosystème de la montagne.
Enfin, l’objectif de cette étude était l’analyse des mécanismes profonds d’une société amazighe en relation avec la montagne. Ensuite la provocation d’autres études académiques sur ce sujet qui concerne ce qui était le « Maroc inutile », ou « l’histoire du Maroc inutile ».
Dr. Handaine Mohamed