Le 19 octobre 2010, M (S.R) s'est présenté au service de l'état civil du quartier Alwahda à Kénétra pour inscrire sa fille Simane. L'officier de ce service lui indique que ce prénom ne figure pas sur la liste qu'il a à sa disposition et de ce fait il ne pourrait pas l'inscrire. Le même officier a essayé de faire pression sur le père de Simane, lui disant que s'il ne l'inscrivait pas dans un délai de 30 jours, il aura des problèmes avec la justice. Il lui signifia également que s'il continue à s'accrocher à ce prénom, il lui faudra aller l'inscrire dans la commune de Souk Larbaa à des dizaines de kilomètres de son domicile, ce qui soulève quelques interrogations. Cet incident vient démontrer encore une fois que les souffrances des citoyens amazighs avec les bureaux d'état civil ne sont pas terminées. Ceci alors qu'un certain nombre de journaux ont rapporté que le ministère de l'intérieur aurait envoyé une missive aux bureaux de l'état civil du royaume leur notifiant le caractère non exclusif de la liste des prénoms (n°3220 du 09-04-2010). Les officiers et fonctionnaires de l'état civils n'appliqueraient t'ils donc pas les directives de leur ministère de tutelle ? Ou que la fameuse lettre ne serait qu'une manœuvre pour amadouer la Commission Onusienne de Lutte contre la Discrimination Raciale.
Au temps du nouveau Maroc, celui du nouvel air et du troisième millénaire, voici donc que les amazighs ont toujours pas le droit de donner à leurs enfants les petits noms de leurs choix, alors que certains se donnent parfois des prénoms sans aucun rapport avec notre culture.
Khaled Khir
Traduction de l'article " سيمان" اسم أمازيغي ممنوع بالقنيطرة paru sur le site tamzaghapress.com par Anflous
A noter qu’il existe une jurisprudence pour le prénom Simane depuis 1995.