Au 20 avril 2011, cela fera trente et un ans que le soulèvement populaire de Kabylie contre la tyrannie donna le signal de départ à l’assaut de la citadelle du régime algérien, un des plus répressifs au monde. Cela fera aussi dix ans que ce régime, via un corps de sécurité – la gendarmerie nationale, et devant l’opinion publique internationale, mena dans cette même région, une répression sanglante qui a fait cent vingt six morts par balle et plus d’un millier d’handicapés à vie. A ce jour les assassins et leurs commanditaires ne sont pas jugés. Désormais entre le pouvoir algérien et la Kabylie il y a un fleuve de sang.
Ces deux événements ont franchi les frontières de la Kabylie. Ils sont devenus des repères pour le peuple amazigh de l’Afrique du Nord dans sa longue marche vers la liberté, l’épanouissement de sa langue et de sa culture et la justice sociale.
Commémorer ce double anniversaire cette année ne participe nullement d’un quelconque concours à la victimisation. Le faire dans le contexte; actuel du; processus en cours, de libération du joug des dictatures néo coloniales mises en place depuis les indépendances formelles des années soixante, processus entamé par les peuples de plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée, permet de proclamer devant l’opinion publique des populations non berbérophones de ces pays et l’opinion publique internationale, que le combat débuté en 1980, aurait pu être celui de l’ensemble des peuples d’Afrique du Nord, tellement les revendications mises en avant ne visaient pas, comme le martelait à l’époque la propagande mensongère des pouvoirs, une tentative de sécession, mais la mise en place d’une société où régneraient la liberté et la justice sociale pour tous.
Pour toutes ces raisons, les organisations signataires appellent à commémoration collective de tafsut imazighen le Samedi 23 avril 2011
Organisations signataires