La récente révolution touarègue, déclenchée le 17 janvier dernier, par les révolutionnaires du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) dans les localités d’Aguelhok, Tessalit et Ménaka nous interpelle comme elle interpelle toute la communauté internationale. Déjà, Le 12 janvier 2012, le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) avait avertit et affirmait que le peuple de l'Azawad userait du son droit de légitime défense face à l'invasion militaire du pays par l'armée malienne. De même, il avait réaffirmé, par la même occasion, la priorité donnée au règlement pacifique des conflits. Le 14 janvier 2012, le MNLA a dénoncé dans un communiqué, l'attitude irresponsable et provocatrice des autorités maliennes qui, au lieu de répondre aux demandes légitimes du peuple de l’Azawad et de rechercher une solution pacifique, a versé dans des manœuvres médiatiques et diplomatiques visant à assimiler le MNLA à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et aux trafiquants de drogues.
Le peuple Touareg, lassé du non respect des accords de paix signés avec les responsables de l’état malien, a pris les choses en main avec la nouvelle conjoncture internationale du « printemps des peuples ».
L’Assemblée Mondiale Amazighe se félicite de l’union des différentes tendances du mouvement révolutionnaire touarègue au nord de Mali, dans le cadre d’une nouvelle organisation politico-militaire, à savoir le Mouvement National de Libération de l’Azawad, en juillet dernier, et soutien les revendications politiques d’autodétermination qui datent depuis l’époque coloniale française en 1958, avant d’être poursuivis par la contestation contre l’occupation militaire malienne en 1963, puis les successifs actes de résistances et de révolutions en 1990, en 2006 et aujourd’hui.
La lutte pour leur droit d’autodétermination est un droit inaliénable et seul moyen pour le peuple touareg d’accéder à sa souveraineté et de récupérer ses droits à disposer de son territoire et de ses richesses, dans le cadre du droit à l’autonomie des régions.
Aussi, l’Assemblée Mondiale Amazighe condamne fermement tout amalgame et manœuvres de désinformations faites par l’état malien autour de l’assimilation du MNLA aux terroristes d’AQMI, qui exploitent leur territoire au bénéfice de leurs activités illicites et trafics de tout bord (séquestrations d’otages occidentaux, trafics de drogue et d’armes, recrutement des jeunes à l’idéologie djihadiste…). Par contre, l’Assemblée Mondiale Amazighe salue les propos courageux et sans équivoque du ministre des affaires étrangères mauritanien, M. Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, qui déclarait le 29 janvier dernier que: « D’abord les Touaregs sont une communauté ethnique, ce n’est pas le cas des terroristes. Les touaregs au Mali sont chez eux, ce qui n’est pas le cas des terroristes. Les Touaregs ont des revendications identitaires, ce qui n’est le cas des terroristes. Les Touaregs n’ont jamais attaqué un pays étranger, ce n’est pas le cas, non plus, des terroristes. Donc, à mon avis, il faut éviter de faire l’amalgame ».
L’Assemblée Mondiale Amazighe demande aux états précités, ainsi qu’à la communauté internationale, de soutenir la constitution de ce nouvel état d’Azawad et à sa reconnaissance qui constitue le seul et unique rempart afin d’en finir avec la présence des terroristes de tout bord dans le Grand Sahara et le Sahel.
En définitive, l’Assemblée Mondiale Amazighe appelle tous les imazighen et leurs organisations et associations, épris de justice et de liberté, à se mobiliser d’urgence avec leurs frères et sœurs Touaregs et à soutenir leurs légitimes revendications. L’Assemblée Mondiale Amazighe invite les imazighen et leurs institutions, associations et personnalités à interpeller le maximum possible les instances internationales (ONU, Parlement européen…), les Etats concernés (USA, Mauritanie, Niger, Sénégal, Algérie, Burkina Fasso…) et les ONGs internationales (ACNUR, CROIX ROUGE, MEDECINS SANS FRONTIERES…) afin que chacun assume ses responsabilités et pour la prise en charge du destin des réfugiés civils, conséquence des effets collatéraux de la répression sanguinaire de l’occupation militaire de l’état malien sur le territoire de l’Azawad.
Bureau Confédéral de l’AMA.