A une centaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli, la zone comprenant les localités de Jmil, Regdalin et Laassa, est restée fidèle au régime déchu de Kadhafi et contrôlée par des milices armées.
Les habitants de la ville amazighe de Zwara toute proche, évitaient soigneusement de traverser cette zone lorsqu’ils devaient se déplacer vers le sud. Malgré les précautions, un groupe d’une vingtaine de personnes originaires de cette ville ont été arrêtées par les miliciens pro-Kadhafi puis libérés au bout de deux jours mais sans leurs biens personnels qui leur ont été confisqués.
Le 1er avril la ville de Zwara fut ensuite violemment attaquée par les milices pro-Kadhafi, appuyées par des forces armées non identifiées, utilisant des armements lourds tels que des lance-roquettes, des mitrailleuses lourdes et des blindés. Mais les habitants de Zwara équipés surtout d’armes légères, ont opposé une farouche résistance aux assaillants et ont pu les repousser vers leurs localités d’origine. Cependant, les trois jours de combats acharnés ont fait 17 morts et plus de cent cinquante blessés parmi les habitants de Zwara. On ignore le nombre de victimes parmi les miliciens pro-Kadhafi. La situation reste très tendue.
Le Conseil National de Transition (CNT) et le gouvernement libyens ont mis beaucoup de temps à réagir et lorsqu’ils l’ont fait, c’était non pas pour condamner et agir contre les forces pro-Kadhafi mais seulement pour appeler au calme ! Des éléments de l’armée gouvernementale ont ensuite été déployés dans la zone pour servir de force d’interposition entre les habitants de Zwara et la zone où sont concentrées les milices pro-Kadhafi.
Le Congrès Mondial Amazigh rend hommage aux victimes et exprime son total soutien aux Ait-Wilul (habitants de Zwara) et appelle tous les Amazighs de Libye et d’ailleurs, à leur venir en aide par tous les moyens.
Le CMA dénonce fermement le CNT et le gouvernement libyens pour leur laxisme envers les partisans du défunt régime. Le CMA soupçonne les autorités libyennes de discriminations et de racisme, tant ils font preuve d’indifférence au malheur des citoyens libyens dès lors que
ceux-ci sont Amazighs ou Toubous.
Paris, 26/03/2962 - 7/04/2012
Le Bureau du CMA.