L’Association «Tinkri n’Aît Warayn» a organisé samedi 26 mai 2012 à 15h une rencontre autour de l’«Amazighité après l’officialisation » dans la localité de Ribat Al Kheir (ex Ahermoumou) située dans la province de Sefrou. Mohamed Eddarhor, président de l’Association a déclaré dès l’ouverture, que la rencontre sera conclue par le lancement d’une pétition, demandant aux autorités compétentes la réhabilitation de l’appellation amazighe d’origine «Ahermoumou» qui avait été modifiée lors des évènements du putsch de 1971 par une autre appellation étrangère à la région «Ribat Al Kheir».
La population de «Ahermoumou» ayant beaucoup souffert de ces circonstances tragiques, s’est retrouvée dès lors, touchée dans sa dignité et bannie, bien qu’elle ne soit aucunement responsable de ces faits.
Aujourd’hui, après plus de quarante ans, les habitants lancent un appel pour la réhabilitation de leur région longtemps culpabilisée injustement et réclament la restitution du nom d’ « Ahermoumou », nom qu’ils ont d’ailleurs toujours continué à utiliser dans la vie quotidienne.
La rencontre s’est poursuivie avec quatre communications autour de la situation de l’Amazighité au Maroc. Mimoun Abid, activiste amazigh, de la région des Ayt Warayn, est intervenu sur l’Amazighité, l’arabisation de l’environnement, et la marginalisation de la langue amazighe.
Quant à M. Ahmed Aassid, membre de l’observatoire amazigh des droits et libertés, il a amplement décrit les grands chantiers amazighs en question dans le contexte politique actuel et les contraintes présentes et futures. La troisième intervenante, Madame Meryam Demnati, membre de l’observatoire amazigh des droits et libertés et chercheure dans le domaine didactique amazigh, qui a vécu deux ans en famille dans l’enceinte de la tristement célèbre école militaire d’Ahermoumou dans les années 60, a quant à elle dressé un rapide état des lieux de la langue amazighe dans l’enseignement, son historique, et a relevé les acquis et les obstacles.
Auteur : Meryam Demnati |