Après avoir donné un bref aperçu historique sur la situation de l’Azawad avant et après la colonisation française et présenté le Mouvement National de Libération de l’AZAWAD (MNLA) comme étant une organisation politico militaire sans affiliation tribale, ethnique, culturelle ou confessionnelle. Moussa ag Attaher, porte parole du MNLA en Europe, a tout d’abord présenté la plate forme du MNLA en précisant qu’elle est un cadre politique de discussion sur la base de l’autonomie de l’Azawad et un appel au référendum pour donner la parole au peuple de l’Azawad, marginalisé depuis 1960. Si nous avons pris les armes, a-t-il ajouté, c’est que nous étions privés de liberté d’expression.
Un argumentaire de cette plate forme et nos revendications précises seront médiatisées prochainement. Nous sommes pour la construction d’une société démocratique et égalitaire sur notre territoire, pour le respect de la diversité ethnique et religieuse. Il n’y a pas de place pour la « Chariaa » dans notre culture, la pratique de l’islam chez nous a toujours été en concordance avec nos valeurs ancestrales basées sur les respect des hommes et des femmes, et la dignité de chacun. Les femmes ont toujours joué un rôle important dans notre société et elles continuent encore aujourd’hui, en ayant des postes de décisions dans notre organisation et en prenant les armes aux côtés de leurs frères.
Moussa ag Attaher a répondu ensuite aux questions de nombreux journalistes marocains et étrangers venus en savoir plus sur le combat mené dans l’Azawad. Il précise alors, que le MNLA traverse en ce moment, une étape critique de son histoire, où ils privilégient la négociation à égalité avec la CDAO et le Mali et s’opposent farouchement à une quelconque intervention militaire. A la question sur le rôle de l’Algérie et de la France dans la région, Moussa ag Attaher, a parlé de la position ambiguë de l’état algérien et d’une démarche peu claire de la France, et exige une nouvelle forme de stratégie où le MNLA doit être impliqué dans toutes les négociations. Nous refusons, a-t-il ajouté, d’être sous tutelle de tel ou tel état. L’Algérie doit jouer franc jeu avec nous, et si elle veut continuer à être médiateur, elle doit revoir sa place dans la région. Le passé fut très amer pour nous. Quant à la France, le président actuel évite de nous citer, et fait tout juste allusion à nous, en nous désignant comme « groupes touaregs ».
A la question sur les relations du MNLA avec le mouvement amazigh de l’afrique du nord, Moussa ag ettaher, assure que c’est en grande partie grâce au Congrès Mondial Amazigh qu’il a pu rentrer en contact avec plusieurs responsables à Strasbourg, Bruxelles, Genève et d’autres pays occidentaux et être écouté sérieusement. Et à partir de là, les choses ont commencé enfin a évolué pour le MNLA, alors qu’il y avait une confusion totale auparavant avec l’intoxication médiatique hostile au combat des azawadiens.
Le mouvement amazigh, a-t-il précisé, avec qui nous partageons un certain nombre de revendications communes, notamment, le droit à notre identité, notre langue et notre culture communes amazighes. Pour finir, Moussa ag attaher a lancé un appel à l’état marocain pour lui demander de s’impliquer davantage, ne serait ce que pour l’histoire et le sang commun que nous partageons. Le Maroc a-t-il rajouté, ne doit pas être écarté, il a sa place et son mot à dire et doit s’associer à la CDAO pour faire entendre sa voix.
Pour finir, le MNLA comme il est stipulé dans sa plate forme, invite le Mali à admettre que le règlement pacifique du conflit reste une chance exceptionnelle de paix, de développement et de voisinage harmonieux et sollicite la communauté internationale à comprendre nos revendications, à accompagner les négociations pour l’obtention d’une solution définitive, équitable et respectueuse de la volonté du peuple de l’Azawad et à contribuer à l’application des engagements pris lors des négociations.
Au cours des vingt dernières années, l’Etat malien a marginalisé les populations de l’Azawad, nous exigeons, d’exercer librement, comme le prévoient différents instruments juridiques internationaux, le libre droit à l’autodétermination.
Jeudi 18 Octobre 2012. Club de la presse. Rabat
Compte rendu de Meryam Demnati de l’OADL