Alors que les Amazighes n'ont pas encore achevé la bataille du recensement qui a ignoré les recommandations onusiennes relatives à la langue maternelle et a marginalisé les Amazighs et l'amazighité dans les formulaires de recensement, voici qu'une série de décisions illégales et discriminatoires sont prises par les déléguées du Ministère de l'Education Nationale dans plusieurs villes. Bien plus, le Ministre de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, M. Rachid Belmokhtar, a déclaré, lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence du Grand Maghreb, que « l'officialisation de la langue amazighe n'implique pas son enseignement ».
Le même ministre a ajouté que pour réformer l'école marocaine pour qu'elle puisse offrir, de manière équitable, à tous les citoyens un enseignement et une formation de qualité, fondé sur les valeurs et des principes éminents du pays, dans le cadre du nouveau projet intitulé « Une nouvelle école pour un citoyen de demain », il a été décidé d'axer les dispositions prioritaires durant l'année scolaire actuelle, en vue de réaliser cette vision, sur la maitrise de la langue arabe et la maitrise des enseignements fondamentaux, sur la base d'un curricula nouveau couvrant les quatre année de l'enseignement primaire et sur la délimitation des seuils de passage entre les cycles.
Parallèlement à cela, M. le ministre a complètement ignoré l'amazighe, articulant son enseignement à la promulgation de la loi organique relative au Conseil Supérieur des Langues, ignorant toutes les conventions et les politiques gouvernementales qui ont œuvré pour l'intégration de l'amazighe dans le système éducatif durant dix ans, bien même avant les dernières réformes constitutionnelles au Maroc.
Nous, au sein de l'Assemblée Mondiale Amazighe, en prenant acte de la continuité de la politique de marginalisation, d'atermoiement et de discrimination contre l'amazighité, déclarons à l'opinion publique ce qui suit :
- Nous considérons la déclaration du Ministre de l'Education Nationale ainsi que son nouveau projet relatif à l'école marocaine comme discrimination raciste et un recul sidérant. Il ne constitue pas le seul recul par rapport à l'amazighité. La situation au sein de l'enseignement est la même dans d'autres domaines, bien que l'amazighe soit une mangue officielle comme le stipule la constitution marocaine.
- Nous affirmons que l'initiative du Ministère de l'Education Nationale en matière de l'amazighe constitue la goute qui a fait déborder le vase, dans le domaine du racisme et de la discrimination à l'encontre des Amazighe, à l'œuvre à l'ère de la nouvelle constitution.
- Nous faisons endosser à l'Etat, au gouvernement et aux partis politiques, opposition et majorité, la pleine responsabilité quant aux décisions racistes contre l'amazighité, en plus de l'atermoiement pour la mise en œuvre de l'officialisation de l'amazighe tel que stipulé par la constitution.
- Nous appelons le mouvement amazighe actif et autonome à l'union en vue d'élaborer une stratégie commune, lancer une série d'initiatives amazighes qui traitent du dossier amazighe de manière globale, en vue de mettre fin à la discrimination et la satisfaction des droits culturelles et linguistiques amazighes dans leur totalité. Nous réaffirmons que de notre côté, nous restons ouverts à toutes les propositions et initiatives sincères et nous réitérons la nécessité de mettre en œuvre les initiatives pratiques amazighes sur la base de l'unité de l'objectif et l'acheminement vers la plus grande concrétisation de l'action contestataire.
Rachid Raha