Le forum de solidarité euroméditerranéenne (Forsem) ainsi que ses amis ont appris avec émoi que le talentueux chroniqueur et romancier Kamel Daoud, auteur du roman, Meursault, contre-enquête, publié aux Éditions Actes sud en 2014, roman mis en exergue par la critique et sélectionné au Prix Goncourt, est la cible d'une grave fetwa.
Un appel au meurtre a été lancé par un imam, Abd El Fattah Hamdache Ziraoui, le 16 décembre dernier. Kamel Daoud y est traité "d'apostat, de mécréant, de sionisé...", avant que le mufti autoproclamé n'exhorte les autorités algériennes à le "condamner à mort".
Encouragé par le silence complice des autorités alors qu'il est notoirement connu des services de sécurité pour ses propos choquants et provocateurs, le mufti s'est même livré à des interviews sur des chaînes de TV pour déverser sa haine et son venin contre l'écrivain. Le mutisme des autorités est révélateur des menaces qui pèsent sur les libertés en général et la liberté de pensée et d'expression en particulier en Algérie.
Parce qu'il est un esprit libre et parce qu'il est critique aussi bien vis-à-vis du régime algérien que des islamistes, Kamel Daoud est devenu une cible privilégiée. Or c'est bien cet esprit critique, ayant fait cruellement défaut à la pensée en Algérie et plus généralement en pays d'islam, qui est de nature à sortir l'islam des ornières où l'a enlisé une pensée scolastique, figée, inadaptée et anachronique.
Forsem tient à exprimer à l'écrivain dans ces circonstances difficiles qu'il traverse toute sa solidarité et rappelle instamment l'État à son premier devoir : celui d'assurer la sécurité des citoyens et a fortiori celle d'un citoyen publiquement menacé de mort.
Zaher Harir, président de Forsem, ingénieur
Lyon, 18 Décembre 2014
Véronique Moreira, vice-présidente de la région Rhône alpes
Ahmed Assid, écrivain et président de l'observatoire amazigh des droits et libertés. Maroc.
Meryam Demnati, didacticienne et vice-présidente de l'observatoire amazigh des droits et libertés. Maroc
Daniel Rivet, historien
Madjid Bencheikh, professeur de droit
Tahar Khalfoune, juriste
Lahouari Addi, sociologue
Amar Ouerdane, politologue, Canada
Fafia Djardem, psychiatre
Frederic Abecassis, historien
Rukiye Tinas, politologue
Hend Sadi, professeur de mathématiques
Boualem Azahoum, militant, doctorant
Ahmed Benferhat, militant associatif membre du Forsem
Amar Mohand-Amer, historien
Mourad Ouchichi, économiste
Valérie Cuzol, enseignante, doctorante
Laure Malaboeuf Buisson, médecin
Daniel Pelligra, anthropologue, cinéaste réalisateur
Mouhieddine Cherbib, militant des droits
Kamel Eddine Fekhar, médecin.
Gilles Gallo, militant des droits de l'homme
Thérèse Boivin, professeur de lettres
Alaa Talbi, Militant des droits humains
Abderrahmane Bouchène, éditeur