Le rapport Homme – Terre a façonné depuis la nuit des temps la vie humaine. Dans sa recherche permanente à comprendre et à maîtriser son environnement immédiat, l'Homme a entrepris des actions et a conçu des politiques pour mieux gérer son espace et ses ressources. La terre et le territoire font aussi l'objet de représentations socioculturelles avec leurs caractéristiques réelles ou mythiques, leurs limites et leurs frontières. L'histoire humaine est conditionnée par ce rapport qui fait de la terre l'habitat de l'Homme ; son existence en dépend.
Dans ces conditions, la terre en tant que territoire occupé et en tant que ressources naturelles a été au cœur de conflits entre individus et communautés (familles, villages, tribus, confédérations, Etats, ...), voire même entre l'Etat et ses citoyens. Ces conflits peuvent aller jusqu'à l'expropriation pure et simple.
Comme toute société et communauté, les Amazighes ont leurs représentations de la terre et des territoires qu'ils occupent et qui étaient au centre d'enjeux complexes entre tribus, confédérations et royaumes. Les contes expliquant l'origine mythique de la terre et de ses ressources côtoient les lois coutumières élaborées pour rationaliser la gestion des richesses naturelles. Mais l'avènement de l'Etat-nation contemporain a été à la base de mutations violentes et de conflits inédits entre l'Etat et les propriétaires séculaires de la terre, entre deux rationalités et deux façons de gérer la terre et ses ressources. La période coloniale (1912-1956) a marqué le début de cette mutation. La politique de « pacification » menée par l'administration coloniale est fondée sur l'expropriation des terres des « indigènes » moyennant des lois et des dahirs. Le Maroc indépendant a adopté les mêmes lois et dahirs en entérinant la même politique d'expropriation, de délimitation de zones « eaux et forêts » et d'exploitation des ressources et des richesses naturelles sans tenir compte des populations qui vivaient de ces terres depuis des millénaires. Cette politique qui a brisé le lien historique entre l'Homme et sa terre et a exacerbé les conflits entre les institutions étatiques et les citoyens, repose la question des droits et des devoirs des uns et des autres.
Conscient de l'enjeu de la terre, du territoire et des ressources naturelles dans les équilibres socio-économiques et culturels et dans la démocratisation de la société, le Mouvement culturel amazighe a fait du droit à la terre et à ses ressources, en plus des droits linguistiques, culturels et socio-économiques, une de ses préoccupations centrales. Le débat national actuel sur les droits de l'Homme, la régionalisation et la gouvernance locale constitue un cadre adéquat pour trouver des solutions optimales aux conflits opposant les institutions étatiques et les citoyens expropriés de leur terre ancestrale.
C'est dans cette perspective que le colloque « Terre, Territorialisation et ressources naturelles » a pour objectif de débattre de cette question dans son aspect multidisciplinaire :
La terre dans la mythologie amazighe.
La terre dans la littérature amazighe.
L'évolution du territoire dans la perception des Amazighes.
Le droit coutumier amazighe et la gestion de la terre.
Le droit coutumier amazighe et la préservation de l'environnement.
Les lois marocaines et le droit à la terre.
La place de la terre dans les résistances amazighes
Lois coloniales relatives à la terre
Culture et territoire.
Région, régionalisation et le droit à la terre.
20 janvier 2015 : date limite pour l'envoi des propositions de communication (20 minutes maximum) (résumé et CV).
15 février 2015 : date limite pour la réponse du comité scientifique.
20 avril 2015 : date limite pour l'envoi du texte de la communication.
Les intervenants seront pris en charge (hébergement et restauration) durant le colloque.
Contact :
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