Le Tribunal Administratif de Rabat a décidé, lundi matin, 14 mai, de convoquer l'Etat marocain en la personne du Président du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, dans le cadre de la plainte déposée par M. Rachid RAHA, président de l’Assemblée Mondiale Amazighe contre l'agence officielle de presse « MAP ».
Le tribunal a également décidé de reporter le dossier à une prochaine audience, le lundi 28 mai, à la demande de l'avocat, mandaté par « l'Agence du Maghreb arabe de Presse », afin de répondre à l'affaire de RAHA. Le procureur général du Royaume a également demandé par écrit de retarder le dossier afin de répondre à l'affaire.
La prochaine audience devrait connaître le témoignage des parties, en particulier, la réponse de la MAP et celle du président du gouvernement en ce qui concerne la plainte de Rachid RAHA de changer le nom officiel de l'agence en accord avec la Constitution et les conventions internationales ratifiées par le Maroc.
De son côté, l’avocat du barreau de Rabat, M. Mohamed Almou, a jugé que la dénomination « Maghreb arabe » contredit et s’oppose à la nouvelle Constitution, dans son préambule (textes, philosophie et âme), signalant que, après des décennies d’exclusion et de marginalisation officielles de l’amazighe, la nouvelle Constitution a décrété, clairement, que l’amazighe est langue officielle de l’Etat, attestant « qu’elle constitue un patrimoine collectif de tous les marocains sans exception » et soulignant que la nouvelle Constitution a décrété de façon claire dans son préambule, de ne pas intégrer le Maroc dans des sphères locales, nationalistes et linguistiques, qui seraient en contradiction avec sa dimension historique, géographique, humaine et identitaire.
Maître Almou a ajouté que l dénomination « Maghreb arabe » adoptée par l’Agence actuellement est en contradiction avec la situation géographique du Maroc ainsi que sa dimension historique, en tant que pays appartenant à l’Afrique du Nord, soulignant que la dénomination effective en vigueur de cet espace géographique, avant la colonisation, est le « Grand Maghreb ».
L’avocat Almou a aussi signalé, que l dénomination est en contradiction avec les pactes internationaux des droits de l’homme, consacrés par la Maroc qui a renforcé les garanties du respect des droits de l’homme au travers de la nouvelle constitution qui s’est engagée à respecte leurs contenus tel que reconnus au niveau internationale, signalant que « les pactes et les conventions internationaux ont décrété l’interdiction de toutes formes de discrimination à base nationaliste, religieux, raciste ou linguistique ».