L’un des premiers actes de la France lorsqu’elle a colonisé le Maroc en 1912 fut de s’accaparer par la force, les meilleures terres appartenant aux autochtones Amazighs. Dès 1916, les nouvelles autorités coloniales ont adopté des lois spécifiques pour «légaliser» la dépossession des tribus de leurs terres et ressources naturelles (eaux, forêts, mines) au profit de l’Etat et des nouveaux colons. Le Maroc indépendant a poursuivi et approfondi la politique coloniale française de spoliation des terres et des ressources des Amazighs en s’appuyant sur l’arsenal juridique légué par l’ancien colonisateur français. Cela s’est traduit par le refoulement des Amazighs vers les zones les plus pauvres et les plus difficiles d’accès (montagnes, déserts...). Les Amazighs ont ainsi été appauvris et poussés à l’exode, ce qui a largement contribué à la destruction de leur culture et la déstructuration de leur mode de vie.
Constatant que ce processus conduit de fait à la disparition progressive du fait amazigh au Maroc et se basant sur le droit international, le Congrès Mondial Amazigh en partenariat avec des associations amazighes locales, a organisé dès l’année 2006 à Mrirt, une conférence internationale sur la question des terres et des ressources naturelles, avec la participation de hauts représentants de l’ONU. Dix ans plus tard, une nouvelle conférence internationale a été organisée sur le même thème à El-Hajeb, avec une participation importante et de haut niveau des Nations Unies et de la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples.
Les manifestations individuelles et collectives de protestation des Amazighs contre les actes arbitraires de spoliation de leurs terres et ressources naturelles n’ont jamais cessé. Et l’Etat marocain leur a toujours répondu par la méthode de la répression, faisant des morts, des blessés et des prisonniers pour de longues années.
Le Congrès Mondial Amazigh a toujours soutenu les Amazighs victimes des spoliations foncières illégitimes et illégales aux yeux du droit international, pratiquées par l’Etat marocain. Mieux encore, le CMA a toujours appelé les Amazighs à opposer à l’injustice des Etats, une résistance populaire permanente.
Aujourd’hui, le CMA soutient naturellement la marche populaire prévue le 25 novembre 2018 à Casablanca pour faire reculer la tyrannie du Makhzen marocain et faire valoir les droits des Amazighs à leurs terres et à leurs ressources naturelles, conformément au droit international. La terre, les territoires et les ressources naturelles des Amazighs doivent rester aux Amazighs.
Le CMA appelle tous les Amazighs de toutes les régions du Maroc à se mobiliser et à participer massivement à cette manifestation car les expropriations abusives des terres et des ressources des Amazighs n’est qu’une partie des injustices, du racisme et des discriminations que subit le peuple Amazigh.
Paris, 8/11/2968 – 20/11/2018 Le Bureau du CMA