Mme Tendayi Achiume, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et formes connexes d’intolérance, en visite au Maroc, a eu une rencontre avec diverses ONG de la société civile à Rabat le vendredi 14 décembre dernier, au siège de la délégation des Nations unies au Maroc.
L’Assemblée Mondiale Amazighe, représenté par son président Rachid Raha, sa présidente déléguée pour le Maroc, Amina Ibnou-Cheikh, et Ahouli Montacer, président du Forum Toubkal pour la culture amazighe et les droits humains, après avoir exposé leurs points de vue, lui ont remis plusieurs rapports concernant les violations des droits des citoyens et communautés amazighs, tels le procès politique des détenus du Mouvement Populaire du Rif, problème des terres collectives et tribales et les violences à l’encontre des militants du MCA, accompagnés de plusieurs annexes. Ci-contre le contenu du rapport principal:
A Son Excellence Mme. Tendayi ACHIUME,
Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance
Objet : Le royaume du Maroc est-il un état raciste à l’encontre de ces populations autochtones amazighes ?
Excellence,
Parmi les observations finales du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale concernant le Maroc du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, publié en août 2012, en conformité avec les dispositions du paragraphe 1 de l’article 9 de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Comité recommandait à l’État marocain d’intensifier ses efforts en vue de promouvoir la langue et la culture amazighes, notamment par leur enseignement, et de prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que les Amazighs ne soient victimes d’aucune forme de discrimination raciale, notamment dans l’accès à l’emploi et aux services de santé. Il encourage également l’État partie à envisager de faire inscrire la langue amazighe comme langue officielle dans sa Constitution (chose faite), et à assurer également l’alphabétisation des Amazighs dans leur langue, et dans le cadre de la Commission consultative de régionalisation, mettre particulièrement l’accent sur le développement des régions habitées par les Amazighs. (https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CERD/C/MAR/CO/17-18/ADD.1&Lang=Fr ).
Dans le même sens, le Comité des Droits de l’Homme de l’Onu, tout en reconnaissant que le Royaume du Maroc pratique explicitement une politique de discrimination de fait à l’encontre des Amazighs dans le domaine de l’emploi et de l’éducation par le Comité du Pacte international des Droits Economiques, Sociaux et Culturels, en octobre 2015 (https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=E/C.12/MAR/CO/4&Lang=Fr ), réaffirmé par le Comité du sixième rapport périodique du Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 1er décembre 2016 (https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=E/C.12/MAR/CO/4&Lang=Fr), appelait l’Etat marocain pour qu’il s’activait urgemment pour promulguer la loi organique relative à la mise en œuvre de la langue l’amazighe, reconnue officiellement le premier juillet 2011, à multiplier les efforts officiels pour garantir l’intégration et la généralisation de l’enseignement de l’amazighe de telle sorte qu’il concerne l’enseignement primaire, secondaire et universitaire, à l’augmentation de la présence de l’amazighe au niveau des médias publiques et de résoudre définitivement le problème de l’interdiction des prénoms amazighes pour les nouveaux nées…
Malheureusement, les autorités marocaines, au lieu de respecter les recommandations de l’ONU et améliorer la situation des droits de l’homme, au sein des différentes régions du Maroc, s’est obstiné à continuer à violer les droits de l’homme les plus élémentaires des populations amazighes, comme en atteste l’approche sécuritaire, caractérisé par une sévère répression des jeunes amazighs du « Mouvement populaire du Rif » des provinces de la région du Rif. Des jeunes qui revendiquaient des infrastructures, des hôpitaux, des universités se sont retrouvés condamnés à vingt ans de prison, sous la fausse et prétexte accusation de séparatisme.
Avec grand étonnement, afin de répondre aux revendications légitimes d’ordre économiques, sociales, culturels et environnementales des jeunes rifains (exprimés en assemblées populaires : voir annexe I), l’Etat marocain a fait usage de la répression aveugle et de la violence disproportionnée, contre des milliers de citoyennes et citoyens qui sont sortis pacifiquement pour protester dans la ville d’ Al-Hoceima et dans d’autres villes et villages du Rif. Après une campagne d’arrestations arbitraires menée sans respect pour la loi ni pour les chartes internationales des droits de l’homme (dénoncés même par le Conseil National des Droits Humains : annexe II), et en chassant sans aucune justification les journalistes étrangers, l’Etat a orchestré des campagnes médiatiques pour diaboliser et discréditer les manifestants dans le Rif et dans les autres régions du pays. Il a procédé à l’arrestation du leader de la protestation, Nacer Zafzafi et plus de 500 activistes de la contestation populaire dans le Rif. Des peines allant de 20 ans de prison ferme à un an de prison avec sursis ont été prononcées, prononcées le 26 juin dernier par la Chambre criminelle de la Cour d’Appel de Casablanca à l’encontre des accusés dans les événements d’Al Hoceima, en avançant plusieurs chefs d’inculpation, comme « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage », « réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume », « d’ébranler la loyauté des citoyens envers l’État marocain et les institutions nationales », « la participation à l’organisation d’une manifestation non autorisée » et « la tenue de rassemblements publics sans autorisation »…Alors que leur tort et la raison profonde de ces accusations raciales et de séparatisme de la part d’un pouvoir qui se croit « Arabe » à l’encontre des populations autochtones amazighes c’est le fait que les manifestants brandissaient des drapeaux identitaires amazighs et des drapeaux de la république de Rif qu’avait créée le grand révolutionnaire Mohamed Abdelkrim El Khattabi dans les années vingt, et qui fait partie désormais du patrimoine historique de tous les citoyennes et citoyens marocains, et que l’Etat marocain devrait en assumer dans sa politique de réconciliation avec son histoire sociale et populaire.
Par ailleurs, les recommandations onusiennes, publiées par les différents Comités des experts chargés de l’examen du rapport officiel du Maroc, insistaient sur l’activation urgente du gouvernement marocain à promulguer la loi organique relative à la mise en œuvre de la langue l’amazighe et la création d’un Conseil national des langues et de la culture marocaine. Elles n’ont pas encore vu le jour.
Ce qui est profondément bizarre c’est le fait que le palais avait chargé un comité d’experts à élaborer un statut du Conseil national des langues et de la culture marocaine, qui a largement travaillé sur ses prérogatives tout en respectant l’autonomie des institutions qui promouvaient la promotion des langues comme l’Institut de Recherches et des Etudes de l’arabisation et l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM). Mais l’ancien président du gouvernement Abdelillah Benkirane élabore un autre projet et supprime carrément le statut d’institution consultatif de l’IRCAM tout en remettant en cause le travail accumulé dans l’enseignement de l’amazighe à travers son écriture propre qu’est le tifinagh !!!
Effectivement, comme on l’avait déjà signalé en personne à son excellence Mme. Navi Pillay, ancienne Haut-commissaire des droits de l’Homme de l’ONU, lors de sa visite à Rabat le 28 mai 2014/2964 (http://amadalpresse.com/RAHA/Lettre17.html), il y a au sein du propre palais royal, des personnes qui ne cachent pas leur haine et leur hostilité envers l’amazighité et toute personne qui manifeste sa fierté envers celle-ci risque par être discréditée, discriminée et écartée, comme s’est passé avec l’ancien porte-parole du roi, M. Hassan Aourid. Et jusqu’à présent, le chef de l’état ne dispose pas encore de conseillers pour le dossier amazigh ! L’IRCAM dont le défunt conseiller Meziane Belfkih s’en chargeait fonctionne en étant amputé de son conseil administratif, alors que toutes les autres institutions en disposent !
A son excellence Mme. Navi Pillay, on lui avait signalé aussi que l’ancien ministre amazigh des Affaires Extérieures Dr. Saaeddine El Othmani, a été rapidement évincé lors d’un remaniement gouvernemental du précédent gouvernement à cause du fait d’avoir proposé le changement du nom de dénomination raciste de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) par celle d’Union du Grand Maghreb, qui est maintenant reconnu dans la nouvelle constitution de 2011. Incompréhensible, maintenant qu’il est devenu l’actuel président du gouvernement, il s’oppose à la dite modification malgré le fait que le président de l’Assemblé Mondiale Amazighe avait intenté un procès judiciaire que le tribunal administratif du première instance a rejeté ! Il n’a même pas osé reconnaître le nouvel an amazigh comme l’a fait le voisin état algérien malgré une campagne populaire menée en décembre 2017 et janvier 2018!
Ce gouvernement continue à maintenir éternellement à son poste M. Ahmed Lahlimi Alami, dépassant largement son âge de la retraite à son intouchable poste du Haut-Commissaire au Plan, qui avait dirigé l’opération, à deux reprises, du recensement de la population en 2004 et en 2014, et qui a eu toujours le mérite de falsifier délibérément le nombre des locuteurs Amazighophones, en les réduisant à un chiffre dérisoire de 27 à 28,4 % de la population! Et cela, se fait manifestement dans le but de justifier la minorisation et l’importance des Amazighs et de les priver de leur droit à l’enseignement en leur langue autochtone. Un autre conseiller amazighophobe du palais royal s’occupe du délicat dossier de l’éducation nationale, en l’occurrence M. Omar Azziman.
Il est le responsable numéro un de s’entêter à ignorer la constitutionalité de la langue amazighe et de bloquer sa mise en œuvre sur le terrain. Son Conseil Supérieur de l’Education dans sa vision de 2030 insiste sur son obstination de la politique idéologique de l’arabisation qui a ruiné le système éducatif marocain (voir ma lettre à la secrétaire générale de l’UNESCO : http://amamazigh.org/2017/11/lama-interpelle-lunesco-sur-limportance-de-la-langue-maternelle-dans-la-resolution-de-la-problematique-de-leducation-au-maroc-et-dans-les-pays-de-tamazgha/ ), tout en infravalorisant la généralisation de l’enseignement de l’amazighe du primaire jusqu’à l’université, comme le recommande votre organisation, les Nations Unies. La dernière déclaration de l’actuel ministre de l’Education Nationale M. Saaïd Amzazi, amazigh de surcroit, s’engage à recruter 8000 enseignants en amazighe à l’horizon de 2030 juste pour le cycle primaire, alors que l’enseignement de l’amazighe devait être généralisé, comme prévu, déjà en 2008 ! Mais pour l’urgence de son enseignement, et pour les 4 millions et demi d’écolières et d’écoliers du l’enseignement primaire, il faudrait au moins 100 000 enseignants et en 2030 peut être le nombre d’étudiants serait doublé et, alors, il faudrait doubler aussi le nombre de professeurs si on voudrait vraiment respecter l’égalité des droits linguistiques !
Les droits linguistiques, éducatifs et culturels sont aussi presque totalement absents dans les programmes d’Alphabétisation des adultes et dans les programmes éducatifs destinés aux enfants des citoyens marocains résidents à l’étranger (MRE).
Quant à la recommandation onusienne concernant l’augmentation de la présence de l’amazighe au niveau des médias publiques, l’Etat marocain continue à poursuivre sa politique de discrimination notoire à l’encontre des amazighs.
Il y a qu’une seule chaine de télévision en amazighe (qui respecte scrupuleusement les 30 % de sa programmation en arabe) et sept chaines en langue arabe et français accaparés par des journalistes pan-arabistes et anti-amazighs. Les 20% de programmes télévisés en langue amazighe qui figurent dans les cahiers de certaines chaines nationales comme RTVM et TV2M ne sont plus respectés et la chaîne Medi1Sat et sa radio « Méditerranée » continue à bombarder les locuteurs amazighs dans ses bulletins informatives et de la météo par le terme discriminatoire de « Maghreb arabe », sans aucun respect de la réforme constitutionnelle.
La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), à l’exemple de Conseil National des Droits Humains, qui ne comporte au sein de son comité des sages aucune personnalité pro-amazighe, ne prend pas de tout de décisions fermes à l’encontre des responsables de ces chaînes nationales quant au respect de leurs programmation en amazighe ni le respect de passage de 6 à 24 heures de la chaîne Tamazight (TV8) promise par l’ancien gouvernement. Pour les programmes qui passent en langue amazighe dans TV8, on oblige la chaîne au sous-titrage en arabe et aux programmes en arabe des autres chaînes on ne leur demande guère le sous-titrage en langue amazighe.
Le parlement marocain fait la même chose. Il ne respecte pas l’article 5 de la constitution concernant l’égalité des langues officielles. L’écriteau de ses deux façades est écrit qu’en arabe et il continue à priver les citoyennes et les citoyens amazighophones de la traduction et de l’interprétariat des interventions des députés et des conseillers de la deuxième chambre en langue amazighe, comme l’avait dénoncé, déjà en avril 2012, l’ancienne parlementaire Fatima Tabaamrant ( www.amazighnews.net/20120501707/Tabaamrant-a-pose-une-question-en-langue-amazighe-au-Parlement.html). On avait avancé à l’époque le prétexte des moyens techniques qu’on met à disposition des députés étrangers qui les visitent et on la prive aux autochtones. Le parlement a réussi à disposer de l’interprétariat en langue des signes pour les sourds, mais pas de tout en langue amazighe, et par conséquent il prive plus de la moitié de la population amazighophone de suivre les débats parlementaires !
L’ONU à travers ses instances a toujours demandé à l’Etat marocain à mettre fin à la spoliation de la propriété et des terres collectives qui est source d’exode et d’émigration, et à mettre en place un plan de développement pour les régions marginalisées et juguler les écarts entre régions et espaces urbains des espaces ruraux. Dans ce domaine, l’état marocain excelle par son action de faire tout le contraire. Nous-mêmes nous avons réussi à organiser une rencontre nationale les 15 et 16 novembre 2014 à Rabat (voir annexe III) afin d’alerter les autorités publiques et l’opinion publique de ce danger social qui prend des proportions de plus en plus préoccupantes.
Comme on l’avait déjà signalé dans notre rapport
https://tbinternet.ohchr.org/Treaties/CCPR/.../INT_CCPR_CSS_MAR_25898_F.docx ) : « Le plus grave de tous ces violations c’est que l’Etat marocain continue à spolier les terres collectives et poursuit, de manière inédite, la confiscation des terres des tribus amazighes, sous prétexte de « limitation forestière ». Et dans ce cadre, le Haut- commissaire aux eaux et forêts, responsable de l’institution qui opère la confiscation, a déclaré, le 10 février 2015 lors d’une conférence de presse à Rabat, que le rythme de « limitation forestière » (c’est-à-dire l’expropriation) s’est accéléré. D’après les statistiques qu’il a présentées, la moyenne de confiscation a atteint entre 1995 et 2004 environ 24 mille et 800 hectares annuellement et est de 300 000 hectares entre 2005 et 2014. Dix fois plus qu’avait entrepris le colonialisme français durant toute sa présence au Maroc ! En plus des terres qui se trouvent partagés illégalement entre les soi-disant serviteurs de l’Etat, ou données gracieusement aux « Arabes » du Machrek comme cette grande parcelle offerte à l’émir de Qatar pour ériger un palais en plein forêt d’Ifrane » .
Ainsi à Imider les populations continuent à se manifester de façon permanente depuis 2011 sans que les autorités les trouvent de solutions !
Dans le nord du Maroc, l’action de l’Etat, juste en 2016, a abouti à la spoliation de plus de trente mille (30.000) hectares que dans la province d’Al-Hoceima, plus particulièrement le territoire des Sanhajas Srair (Annexe IV en arabe). Dans cette région, foyer de la culture de cannabis, plus de 45 000 agriculteurs sont persécutés et recherchés par la justice sans jamais essayer de mettre fin à cette situation, en leur offrant une amnistie ou une réconciliation, et ni on proposant à ces montagnards rifains, en contrepartie de se dédier à des agricultures fruitières alternatives, afin de vivre dignement en sécurité et en paix. Les seuls qui se bénéficient de la culture du cannabis ce sont les barons de drogue, qui à travers des prêts financiers offerts aux petits agriculteurs, qui n’arrivent pas à leurs débourser, les maintiennent dans un esclavagisme intolérant !
La même chose se passe dans la région de Souss où sous le prétexte de protéger le sanglier on exproprie des terres tribales.
En plus, la régionalisation administrative, et son découpage imposés par le conseiller Omar Azziman, -qui n’a pas voulu prendre en considération les revendications du Mouvement Amazigh-, n’arrange en rien le développement économique des régions périphériques, habitées majoritairement par les populations amazighophones. Le roi du Maroc Mohamed VI reconnait, en personne, l’échec du modèle économique, qui ne résout ni les problèmes des populations du Rif, ni de Zagora, de Jrada, ni de ... Les autorités marocaines savent très bien que seulement quatre régions de la côte atlantique accaparent 60% du PIB national, alors que les huit autres régions, du soi-disant Maroc inutile, devraient partagent les 40% restant du PIB !
En définitive, la discrimination de fait à l’encontre des Amazighs se manifestent aussi dans la carte nationale où on cache caractère en tifinagh ? Celle-ci, comme la monnaie nationale, le passeport, le permis de conduire, devrait être traduite aussi en langue amazighe et écrite en tifinagh, comme le fait par exemple la Belgique en traduisant les données dans ses trois langues nationales, en plus de l’anglais !
Et pour terminer ce modeste rapport, je vous laisse à observer l’écriteau du Tribunal constitutionnel, une institution qui devait veiller aux respect scrupuleux de texte constitutionnel et à l’égalité des droits linguistiques et culturels, eh ben, cet écriteau reflète bel et bien cette inadmissible discrimination à l’encontre des Amazighs: l’écriture en arabe est volumineuse et très visible de loin, et sa traduction en amazighe est minuscule !!!
Veuillez agréer, Excellence Mme. ACHIUME, l’assurance de notre considération forte distinguée.
Signé: Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe