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Il y a environ deux décennies, le monde audio-visuel marocain a vu naître le cinéma d'un autre genre. C'est le cinéma amazighophone. Celui-ci avance doucement mais sûrement. Il a débuté par la production des films vidéo avant d'arriver à la phase de la production cinématographique permettant ainsi la projection des films dans les différentes salles de cinéma à travers le pays.
Ce qui caractérise le nouveau né c'est le fait qu'il soit amazighophone, usant de tamazight comme langue d'expression véhiculant ainsi les traits caractéristiques du Maroc profond, surtout celles du Sud marocain, et décrivant par là aussi un passé glorieux, celui qui a unifié l'Afrique du Nord à plusieurs reprises. Son style de réalisation est simple, reflétant la simplicité de la vie rurale, mais aussi capable de faire sentir la beauté de l'âme, le charme de la nature, l'authenticité de l'histoire sur laquelle s'acharne le nouveau style de vie de sorte que le nouveau coexiste avec l'ancien dans tous les aspects de la vie. Cette coexistence est d'autant plus visible au niveau de la création artistique marocaine, surtout dans le domaine du cinéma. Les premiers films marocains produits en dialecte local étaient envahis par un esprit de déracinement au niveau de langue, de pensés, de thèmes et de décor ; des décors importés démunis de toutes les caractéristiques locales et de la spécialité marocaine. L'authenticité du cinéma amazigh vient de son capital symbolique fondé sur le local et le vécu. L'intérêt grandissant que les gens éprouvent pour ce genre de cinéma est la preuve en soi d'un choix sain et fort louable. Cependant, le film amazigh a besoin d'une sorte de raffinement artistique qui lui permettra d'accéder au niveau de la vraie créativité, loin de tout amateurisme et de toute exploitation purement commercial de ce nouveau né.
Par Omar Idtnaine