La revue islamiste Attajdid, proche du PJD (Parti pour la Justice et le développement) a publié dans son numéro 2463 du 3 au 5 septembre 2010 un article (en arabe) intitulé « la stratégie israélienne pour infiltrer le mouvement amazigh au Maghreb ». L’auteur de l’article prétend fonder ses « analyses » sur un rapport élaboré et publié par un centre d’études israélien. Devant l’inexactitude de données rapportées par l’auteur de l’article et la mauvaise foi qui animait son initiative, deux auteurs, Ahmed Aassid et Rachid Elhahi répondent à l’article d’Attajdid avec des approches différentes. Pour A. Aassid, l’article d’Attajdid vient au moment de la publication du rapport du CERD (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale) présenté au Nation Unies lors du 77 ème session à Genève du 2 au 27 aout 2010.
Ce Rapport interrogea l’Etat marocain, sur les mesures prises pour garantir tous les droits amazighs. Il exprime sa préoccupation au sujet de la langue amazighe qui n’est toujours pas reconnue comme langue officielle, de l’interdiction des prénoms amazighs et la situation de l’enseignement de la langue amazighe. L’objectif d’Attajdid, selon Ahmed Aassid, est d’orienter et de dévier le débat, loin du rapport du CERD, vers un faux problème, à savoir les relations israélo-amazighs qui n’existent que dans la tête des gens d’Attajdid. Or, des relations entre Israël et le Maroc existent depuis longtemps sur plusieurs niveaux diplomatiques, économiques et culturels. De son côté, R. Elhahi a mis l’accent sur les motivations idéologiques malsaines de l’auteur de l’article en insistant sur le fait que le rapport est israélien alors qu’il ne s’agit que d’un article d’un chercheur spécialiste des relations israélo-maghrébines. De même, il ne concerne pas directement la question amazighe mais son sujet est focalisé sur les relations israélo-maghrébines. Dans cet article, appelé rapport par l’article d’Attajdid, la question amazighe n’a été soulevée que dans le cadre de la présentation de différentes prises de positions exprimées par les acteurs actifs dans le champs politique au Maroc, à savoir les islamistes, les panarabistes et les militants du mouvement amazigh.
En attendant une traduction intégrale des deux articles, nous vous les proposons en arabe.
Ahmed Aassid
Rachid Elhahi