Ce projet piloté par le jazzman auteur compositeur Andy Emler avait pour but de réunir le talent de chacun pour en faire une œuvre musicale unique, un travail qui a débuté à Agadir et dont la collaboration de tous a permis sa réussite.
Ainsi s'est déroulé durant un mois, du 25 septembre au 24 octobre, ce programme qui intégrait à la fois concerts, conférences et ateliers.
Les concerts : Les spectacles musicaux se sont déroulés à Royaumont, L'Ile Saint Denis et Bobigny. Sur une même scène, percussions, saxo, trompette, mandoline, piano, gembri, et bien sur le ribab qui accompagnaient des slameurs français et marocains, un chanteur gnawa et au milieu de ce rassemblement Fatima Tabaamrant pour le chant amazigh.
Il était intéressant de découvrir comment tous ces artistes on su accordé leurs arcs, à se synchroniser tout en préservant un certain équilibre musical.
Fidèle à ses principes la diva s’est également produite avec son groupe de musiciens et ses danseuses.
Fondation Royaumont, témoignage : « Cela fait longtemps que nous n’avions pas eu autant de monde et c’est la première fois que le public se lève pour danser ».
Les conférences: Les différents artistes ont présenté leur art et sa spécificité, Fatima Tabaamrant s'exprime sur l'importance du contenu de ces textes et du message qu'elle souhaite véhiculer. Dans cette perspective les chansons interprétées ont été traduites et sous titrées lors des représentations grâce au travail de Lahcen Hira, conseiller artistique.
Les ateliers : Tout commence à Eragny avec l'association Amal dédiée à la promotion des cultures d'Afrique du Nord où la diva a animé plusieurs séances d'initiation au chant et à la danse amazighe. Les participantes essentiellement des femmes ont vécu cet échange avec beaucoup d'enthousiasme.
L'aventure se poursuit à Aubervilliers, des sessions d'ateliers programmés jusqu'en mars 2011, sous l'encadrement d'Andy Emler avec comme thèmes le chant, la musique et la danse animés respectivement par Fatima Tabaamrant, Mehdi Nassouli (musicien et chant gnawa) et Toufik Izeddiou (chorégraphe). Les stagiaires pour la pluparts artistes amateurs ont parfaitement su s'imprégner et s'adapter au style musical présenté. Le programme s'est achevé par un concert, devant un petit comité, sur des sons de fusion instrumentale avec comme principale rythmique la musique amazighe, accompagnant ainsi une chorale composée de chanteuses et chanteurs européens et marocains avec comme soliste Fatima Tabaamrant.
Sylvie Mémain-Yé, participante, témoigne : « je suis ravie d’avoir un nouveau chemin à ma route et de savoir que je vais découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, de nouvelles musiques, de nouvelles émotions ».
Le ribab, précurseur des instruments traditionnels amazighs, présenté par le musicien Mohamed Abouzzya, a suscité beaucoup d'intérêt et a parfaitement trouvé sa place dans cette programmation.
Cette rencontre des cultures a permis de mettre en avant d'une part la parole rythmique en présentant sur un même plateau slameurs et poètes amazighs et d'autre part la diversité instrumentale.
Une richesse de la diversité sans frontière qui fait aussi ressortir une aventure très humaine.
Pour conclure :
Fatima Tabaamrant : « Malgré mes appréhensions je reconnais que cette expérience m'a été favorable du point de vue des échanges avec des personnes motivées et ouvertes à la solidarité artistique et à la découverte de sons d'ailleurs, j'ai été ravie d'avoir participé à ce projet ».
Loin des clichés du communautarisme ou de la folklorisation, Raïssa Fatima Tabaamrant s'ouvre une nouvelle porte, celle de transmettre son message à différents peuples.
Aïcha El Hassani- Equipe amazighnews.net